Accompagnement > Diagnostics climatiques > Evolution des vagues de chaleur en France dans le cadre de la TRACC
L’analyse de l’évolution des vagues de chaleur s’appuie sur le recensement préalable des épisodes, simulation par simulation, en appliquant la méthode décrite sur l'article 'Vagues de chaleur en métropole : méthode d'identification et données mises à disposition pour la TRACC'. Pour chaque simulation, la comparaison des recensements établis sur un horizon TRACC et sur la période de référence 1976-2005 apporte des éléments de diagnostic quant à l’évolution des vagues de chaleur en climat futur.
Pour la suite, on analyse d’abord les résultats d’une simulation particulière SMHI-RCA4_ICHEC-EC-EARTH. Figure 1 : Vagues de chaleur sur la période de référence et sur les horizons TRACC d’une France à + 2.7°C et + 4.0°C, simulées par le modèle SMHI-RCA4_ICHEC-EC-EARTH. En abscisses figure la durée de l’épisode. En ordonnées figure son intensité, correspondant à la température moyenne du jour le plus chaud de l’épisode. La taille des bulles correspondant à la sévérité, indicatrice de la quantité de chaleur percue durant tout l’épisode. Les vagues de chaleur deviennent progressivement plus longues, plus intenses et plus sévères en fonction du niveau de réchauffement futur. A l’échelle du pays, les épisodes les plus longs approchaient trois semaines en climat récent (1976-2005), mais pourront dépasser deux mois dans une France à + 4°C (horizon 2100 de la TRACC). Toujours à l’échelle du pays, l’intensité des pires vagues de chaleur (température moyenne la plus élevée au cours d’un épisode) gagne de l’ordre de +6°C entre la période de référence à l'horizon 2100. En climat futur, l’élévation des températures quotidiennes et l’allongement des vagues de chaleur contribue à accroître sensiblement la sévérité des vagues de chaleur. De ces recensements initiaux sur chacune des 17 simulations sont déduits, pour chaque horizon TRACC, deux indicateurs complémentaires, dont on présente la valeur médiane et les enveloppes hautes (centile 95) et basses (centile 5) de notre ensemble :
Pour une France à + 2.0°C (horizon 2030 de la TRACC), le nombre annuel moyen de jours en vague de chaleur devient trois fois supérieur à ce qu’il était en période de référence sur la majorité du pays. Cette évolution est légèrement plus faible sur l’extrême nord, mais plus forte sur les régions méditerranéennes où ce nombre de jours devient quatre et cinq fois supérieur. Pour une France à + 2.7°C (horizon 2050 de la TRACC), le nombre annuel moyen de jours en vague de chaleur devient cinq fois supérieur à ce qu’il était en période de référence sur la majorité du pays. Cette évolution est légèrement plus faible du Centre au Nord-Pas-de-Calais, mais sensiblement plus forte sur les régions méditerranéennes où ce nombre de jours devient six à huit fois supérieur. Pour une France à + 4.0°C (horizon 2100 de la TRACC), le nombre annuel moyen de jours en vague de chaleur devient huit à dix fois supérieur à ce qu’il était en période de référence sur la majeure partie du pays, cette évolution étant cependant sensiblement plus forte sur les régions méditerranéennes où ce nombre de jours devient entre onze à douze fois supérieur.
Pour une France à + 2.0°C (horizon 2030 de la TRACC), le calendrier de survenue s’élargit d’environ deux semaines par rapport à ce qu’il était en période de référence: les vagues de chaleur deviennent possibles dès la première quinzaine de juin et jusqu’à la première quinzaine de septembre. Au coeur de l’été, l’occurrence d’une vague de chaleur un jour donné devient trois fois plus probable. Pour une France à + 2.7°C (horizon 2050 de la TRACC), le calendrier de survenue s’élargit de près de quatre semaines par rapport à ce qu’il était en période de référence: les vagues de chaleur deviennent possibles dès le début du mois de juin et jusqu’à la deuxième quinzaine de septembre. Au coeur de l’été, l’occurrence d’une vague de chaleur un jour donné devient quatre à cinq fois plus probable. Pour une France à + 4.0°C (horizon 2100 de la TRACC), le calendrier de survenue s’élargit d’environ deux mois par rapport à ce qu’il était en période de référence: les vagues de chaleur deviennent possibles dès la mi-mai et jusqu’à début octobre. Au coeur de l’été, l’occurrence d’une vague de chaleur un jour donné devient sept à huit fois plus probable. Figure 2 : Probabilité d'occurence d'une vague de chaleur en fonction du mois de l'année. Chaque horizon de la TRACC est représenté par un panache de couleur couvrant la plage entre les centiles 17 et 83 calculés sur l'ensemble des 17 simulations. La courbe figurant au sein de chaque plage correspond à la médiane de ce même ensemble.
|
|