|
Accompagnement > Diagnostics climatiques > Evolution du climat à La Réunion selon la TRACC
Le climat de La Réunion est tropical humide. Mais il se singularise surtout par de grandes variabilités liées à la géographie de l'île. L'influence du relief est tout aussi fondamentale que les effets de l'insularité. Il existe deux saisons marquées à La Réunion : • la saison des pluies qui peut être définie entre janvier et mars • la saison sèche, plus longue, qui débute au mois de mai pour s'achever au mois de novembre. Même en saison sèche, les précipitations restent importantes sur la partie Est de l'île et notamment sur les flancs du Volcan. Avril et décembre sont des mois de transition, parfois très pluvieux mais pouvant également être très secs. Pour plus de détails sur la pluviométrie, les températures et les régimes de temps à la Réunion : consulter les rubriques du site https://meteofrance.re/fr/climat. En moyenne, 5,7 systèmes tropicaux transitent à moins de 1 000 km de La Réunion chaque année (Cornillaut 2025).
CyclonesChaque année, une dizaine de systèmes tropicaux se forment et s’intensifient dans le bassin sud-ouest de l’Océan Indien mais leur nombre fluctue fortement d’une année à l’autre. Depuis 1984, quinze systèmes tropicaux se sont approchés des côtes réunionnaises à moins de 200 km au stade minimal de cyclone (vents moyens excédant 118 km/h), Garance étant le dernier en date (Figure 1). Figure 1 : Trajectoires des systèmes tropicaux ayant approché la Réunion à moins de 200 km au stade minimal de cyclone tropical depuis 1984.
TempératuresÀ La Réunion, l’évolution de la température de surface est mesurée à partir des données issues de 3 stations possédant des mesures homogénéisées depuis plus de 50 ans, situées à diverses altitudes et sur différents secteurs de l’île (Gillot à 8 m, Pierrefonds à 21 m, Plaine des Cafres à 1560 m d’altitude). L’analyse des tendances révèle une hausse significative des températures moyennes de l’ordre de 0,19 °C par décennie (soit +1 °C en un demi-siècle), avec une accélération du réchauffement depuis les années 2000 (Figure 2). Les dix dernières années (2015-2024) présentent une anomalie moyenne de 0,5°C par rapport à la référence 1991-2020. Les trois années les plus chaudes se sont produites en 2019 (+1,0°C), 2023 (+0,9°C) et 2024 (+0,7°C). Il est important de noter que les observations intègrent l’effet de la variabilité interne et naturelle du climat et n’isolent pas la part du réchauffement dû aux activités humaines. Figure 2 : Ecart à la normale 1991-2020 de la température moyenne annuelle enregistrée à La Réunion depuis le début des observations (en °C). Les warming stripes (« bandes de réchauffement ») offrent une synthèse visuelle de ce réchauffement (Figure 3). Avec une période de référence 1991-2020, la plupart des années chaudes (bandes rouges) se sont produites après 2008. Figure 3 : Warming stripes de La Réunion pour les 3 stations de référence D’autres indicateurs permettent de mettre en évidence les effets du réchauffement climatique à La Réunion, comme le nombre de jours chauds, où la température maximale excède 31°C à la station de Gillot Aéroport (Figure 4). Ce nombre augmente notablement depuis 2010, passant de 18 en moyenne sur la période 1968-2009 à 42 en moyenne au-delà de 2010. Figure 4 : Nombre annuel de jours chauds (température maximale supérieure ou égale à 31°C) sur la station de Gillot depuis le début des observations. PrécipitationsLes systèmes tropicaux passant à moins de 1 000 km comptent pour un peu plus de 30 % des pluies à la Réunion, jusqu’à 50 % sur le relief de l’île (avec une forte variabilité entre les pluviomètres). En moyenne, un cyclone apporte 24 mm de pluie par jour sur l’île (de 10 mm/j sur les littoraux de l’ouest à 60 mm/j sur le relief). Le relief augmente de façon conséquente les pluies (Cornillaut et al. 2024, Cornillaut 2025). Les cumuls annuels moyens des précipitations sur les 7 zones climatiques de La Réunion montrent une plus grande hétérogénéité spatiale que pour la température en raison du relief marqué de l’île (Tableau 1).
Tableau 1 : Valeurs moyennes sur la période 1991-2020 des pluies annuelles relevées sur 7 zones climatiques de l’île de La Réunion L’évolution du cumul annuel de précipitations moyen sur 13 stations météorologiques possédant des données homogénéisées depuis au moins 60 ans montre une forte variabilité inter-annuelle et décennale de la pluviométrie, sans tendance claire à ce jour (Figure 5). Figure 5 : Rapport à la référence moyenne 1991-2020 (en %) du cumul annuel de précipitations sur La Réunion depuis le début des observations. La carte ci-dessous montre la tendance (en pourcentage par décennie) sur le cumul annuel des précipitations depuis le début des observations (Figure 6). Si la plupart des stations indiquent une tendance à la baisse, seule la région sud-ouest subit une évolution statistiquement significative de −5 % par décennie. Sur les autres régions, on observe des tendances qui restent faibles et non significatives au regard de la variabilité propre des précipitations. Figure 6 : Tendance du cumul annuel de pluie par décennie à La Réunion depuis le début des observations. En saison sèche (mai à novembre), des baisses de pluie sont enregistrées sur l’ensemble des 10 stations (jusqu'à -7% par décennie à Cilaos), même si elles sont moins prononcées sur la côte est (Figure 7). Ces baisses ne sont cependant pas statistiquement significatives au regard de la variabilité propre des précipitations. Figure 7 : Tendance par décennie du cumul de pluie en saison sèche (mai à novembre) à La Réunion depuis le début des observations. Précipitations extrêmesLes évènements de pluies extrêmes (EPEs) constituent une part importante du cumul de pluie annuel moyen sur l’île. Ils se produisent essentiellement durant la saison des pluies mais peuvent parfois se produire en saison sèche dans des conditions environnementales propices. Les systèmes tropicaux transitant à moins de 1 000 km de La Réunion sont responsables d’un peu plus de la moitié des EPEs sur l’île (Cornillaut et al. 2024, Cornillaut 2025). Le calcul de tendances climatiques sur les phénomènes extrêmes tels que les fortes pluies ou encore les sécheresses est complexe du fait des échantillons trop limités marqués par une forte variabilité interannuelle et inter décennale. Il n’y a pas de tendance significative visible sur l’occurrence des épisodes de pluies intenses à la Réunion (Figure 8). Figure 8 : Nombre de jours où les pluies quotidiennes dépassent les seuils 100 mm (vert clair) ou 200 mm (vert foncé) à La Réunion depuis le début des observations. La tendance linéaire sur le seuil 100 mm figure en pointillés. CyclonesÀ l’échelle du sud-ouest de l’Océan Indien, aucune tendance notable n’est décelée sur la fréquence des tempêtes et des cyclones tropicaux ces quatre dernières décennies.
La TRACCLes derniers rapports du GIEC (IPCC 2018, IPCC 2021) montrent que les impacts du changement climatique dans une zone donnée sont déterminés par le niveau moyen de réchauffement planétaire, indépendamment de la manière ou du moment où ce niveau est atteint. On peut ainsi évoquer, par exemple, le « climat de la France dans un monde à +2 °C ». La Trajectoire de Réchauffement de Référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC) a été définie dans le cadre du nouveau Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC-3) et vise à définir un cadre commun pour les actions d’adaptation. Elle repose sur le constat scientifique (IPCC 2021) que le réchauffement moyen mondial dépend des émissions cumulées à l’échelle internationale (et non des seules politiques françaises) et que ce réchauffement a des effets régionaux et locaux. La TRACC s’appuie sur les engagements actuels des États en matière de réduction des émissions et les traduit en réchauffement global et territorial à trois échéances. Elle considère qu’en l’absence de mesures supplémentaires à l’échelle internationale, le réchauffement pourrait atteindre trois niveaux, dont les horizons temporels découlent des politiques mondiales actuelles. Ces niveaux sont définis comme suit : +1,5 °C en 2030, +2 °C en 2050 et +3 °C en 2100 par rapport à la température de référence de l’ère préindustrielle, estimée comme la moyenne entre 1850 et 1900. Le réchauffement climatique variant spatialement, ces niveaux planétaires sont traduits en niveaux territoriaux pour chaque territoire français. Cette correspondance repose sur des méthodes statistiques dites de « contraintes observationnelles » et sur des données combinant modèles et observations (Ribes et al. 2021, Ribes et al. 2022). À La Réunion, les niveaux territoriaux de la TRACC sont de +1,5 °C, +2,0 °C et +2,9 °C aux horizons 2030, 2050 et 2100, toujours par rapport à l’ère préindustrielle (Figure 9). Ces valeurs, proches du réchauffement global, s’expliquent par le caractère insulaire du territoire et l’influence océanique. Ces niveaux doivent être considérés comme des cibles d’adaptation, et non comme des projections pour une période donnée. Figure 9 : Présentation de la TRACC en termes d’échéance et de niveau de réchauffement planétaire et territorial à La Réunion Quantifier les incertitudes La prise en compte des incertitudes liées aux projections climatiques est essentielle pour définir des stratégies d’adaptation robustes en climat futur. Pour caractériser le climat aux différents niveaux de réchauffement de la TRACC, le jeu de données Réunion SocleOM-Climat-2025 repose sur 19 simulations climatiques globales ou régionales, descendues en échelle à une résolution de 3 km par 3 km sur le territoire, dans le cadre du projet BRIO (Leroux et al. (2024), https://meteofrance.re/fr/climat/le-changement-climatique). Pour chaque niveau de réchauffement de la TRACC Réunion (Figure 9), on détermine l’année pivot à laquelle ce niveau est atteint dans chacune des 19 simulations. Pour intégrer la variabilité interannuelle à ce niveau de réchauffement, les indicateurs climatiques sont calculés sur les 20 années simulées autour de la date pivot (10 années avant et 9 après). Pour synthétiser les valeurs des indicateurs du jeu de données Réunion SocleOM-Climat-2025, on utilise les notions de quantile et de médiane (Figure 10). Statistiquement, le quantile indique combien de valeurs d’une distribution sont supérieures ou inférieures à un seuil donné. Par exemple, 90 valeurs sur 100 dépassent le quantile 10, une sur deux est inférieure (ou supérieure) à la médiane (quantile 50, centre de la distribution), 10 sur 100 dépassent le quantile 90 (dépassé dans 10 % des cas). On peut aussi compléter la description d’un jeu de données par ses valeurs extrêmes, présentées entre crochets. Cette approche peut être utilisée à la fois : • sur le plan spatial : la médiane indique la valeur inférieure (ou supérieure) atteinte sur la moitié du territoire de La Réunion. Elle est plus pertinente que la moyenne lorsqu’on observe des écarts dans certaines zones (montagne par exemple), ou pour des indicateurs fondés sur des seuils (nombre de jours au-dessus ou en dessous d’une valeur donnée). • sur le plan statistique, en considérant les 19 simulations sur chaque carré de 3 km de côté. Cette approche permet d’associer à un indicateur climatique une valeur médiane et une plage d’incertitude (borne basse et haute) définie par les quantiles des 19 simulations. Les q10 et q90 calculés à partir des médianes spatiales sur le territoire serviront ici à estimer des plages d’incertitude approximatives (q90-q10)/2. Figure 10 : Représentation sous forme de boîte à moustaches des valeurs prises par un ensemble de simulations à travers la médiane (trait rouge), les quantiles 10 et 90 (limites inférieures et supérieures de la boîte), et les quantiles 5 et 95 (« moustaches » de la boîte). Période de référence
3.2 Quelle évolution des températures ? Températures moyennes :Les hausses attendues de la température moyenne annuelle sur La Réunion, par rapport au passé récent 1991-2020, sont de (Tableau 2) : • +0,6 °C [+0,5°C;+0,7°C] à l’horizon 2030 • +1,2 °C [+1,1°C;+1,3°C] à l’horizon 2050 • +2,1 °C [+1,9°C;+2,2°C] à l’horizon 2100 Pour rappel, les valeurs entre crochets correspondent aux minima et maxima de l’ensemble de données.
Tableau 2 : Lignes 1: niveaux de réchauffement planétaire par rapport à la période pré-industrielle 1850-1900. Lignes 2 et 3 : niveaux de réchauffement régionaux correspondants sur La Réunion par rapport à la période pré-industrielle et 1991-2020. L’année chaude exceptionnelle de 2019 (+1,0°C par rapport à 1991-2020) pourrait devenir une année normale à l’horizon 2050 de la TRACC. Les températures maximales et minimales quotidiennes augmentent dans les mêmes proportions que la température moyenne. Températures extrêmes :
Dans le passé récent 1991-2020, les jours chauds (températures maximales supérieures ou égales à 31°C) concernaient exclusivement les zones littorales une dizaine de jours par an (Figures 11, 12). Les jours chauds vont devenir plus fréquents à mesure que le climat se réchauffe et vont s’étendre sur les hauteurs de l’île (Figures 11, 13). Cette augmentation sera notable à 2°C (respectivement 2,9°C) de réchauffement sur une grande partie des zones littorales de l’île qui pourraient connaître une cinquantaine (respectivement ~90) de jours chauds en moyenne par an, avec une incertitude de 5 (respectivement 10) jours autour de cette valeur médiane (Figures 11, 13). Figure 11 : Distribution du nombre annuel de jours chauds (températures maximales supérieures ou égales à 31°C) sur l’île de La Réunion (médiane spatiale) dans l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025, pour le climat récent 1991-2020 et pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. Figure 12 : Carte du nombre annuel de jours chauds (températures maximales supérieures ou égales à 31°C) sur la période 1991-2020 selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 à la Réunion. Figure 13 : Evolution, par rapport au passé récent 1991-2020, du nombre annuel de jours chauds (températures maximales supérieures ou égales à 31°C) à La Réunion selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. Dans le passé récent 1991-2020, les nuits chaudes (températures minimales supérieures ou égales à 25°C) concernaient exclusivement les zones littorales une dizaine de jours par an (Figures 14, 15). Les nuits chaudes vont se multiplier à mesure que le réchauffement progressera mais aussi se propager vers les hauteurs de l’île (Figures 14, 16). Cette augmentation sera notable à 2°C (respectivement 2,9°C) de réchauffement sur une grande partie des zones littorales de l’île qui pourraient connaître une quinzaine (respectivement ~50) de nuits chaudes en moyenne par an, avec une incertitude d’environ 5 (respectivement 10) jours autour de cette valeur médiane (Figures 14, 16). Figure 14 : Distribution du nombre annuel de nuits chaudes (températures minimales supérieures ou égales à 25°C) sur l’île de La Réunion (médiane spatiale) dans l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025, pour le climat récent 1991-2020 et pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. Figure 15 : Carte du nombre annuel de nuits chaudes (températures minimales supérieures ou égales à 25°C) sur la période 1991-2020 selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 à la Réunion. Figure 16 : Evolution, par rapport au passé récent 1991-2020, du nombre annuel de nuits chaudes (températures minimales supérieures ou égales à 25°C) à La Réunion selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement.
Précipitations moyennesL’évolution des précipitations est dominée par de fortes fluctuations et l’alternance d’années ou décennies plus pluvieuses ou plus sèches. Le cumul de pluies annuel (~2400 mm en médiane spatiale sur le territoire dans le climat récent 1991-2020) baisse légèrement en valeur médiane à partir d’un réchauffement de 2°C mais il n’y a pas d’accord entre les modèles sur l’ensemble du territoire, ce qui rend cette baisse relativement incertaine. En saison sèche (mai à novembre), le cumul de pluies à La Réunion en climat récent (1991-2020) est d’environ 600 mm en médiane spatiale sur le territoire, avec un déséquilibre ouest / est lié à l’orographie et les vents dominants (Figure 17). Pour le niveau de réchauffement le plus élevé (3,0 °C), la plupart des simulations de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 indiquent une baisse relative du cumul moyen de pluies. Cette baisse en saison sèche se chiffre autour de -15 % sur le territoire avec une incertitude d’environ 15 % autour de cette valeur médiane (Figures 18 et 19), et un assèchement plus prononcé sur la zone ouest (sous le vent). Pour des niveaux de réchauffement moindre, les baisses sont trop faibles pour être significatives au regard de la variabilité des précipitations et de l’incertitude liée à la modélisation (Figure 19). Figure 17 : Carte du cumul de précipitations en saison sèche (mai à novembre) sur la période 1991-2020 selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 à la Réunion. Figure 18 : Evolution du cumul de précipitations (en anomalie relative par rapport au passé récent 1991-2020, en %) en saison sèche (mai à novembre) selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. Les hachures délimitent les zones où moins de 80 % de modèles sont en accord sur le signe de l’évolution. Figure 19 : Distribution de l’évolution du cumul de précipitations (en anomalie relative par rapport au passé récent 1991-2020, en %) en saison sèche (mai à novembre) sur l’île de La Réunion (médiane spatiale) dans l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. En intersaison (novembre-décembre), le cumul de pluies à La Réunion en climat récent (1991-2020) est d’environ 320 mm en médiane spatiale sur le territoire avec la côte est un peu plus arrosée (Figure 20). Pour le niveau de réchauffement le plus élevé, la plupart des simulations de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 indiquent une baisse relative du cumul moyen de pluies, témoignant d’un retard de démarrage de la saison des pluies. Cette baisse en intersaison se chiffre autour de -25 % sur le territoire avec une incertitude d’environ 12 % autour de cette valeur médiane (Figures 21 et 22). Pour des niveaux de réchauffement moindre, les baisses sont plus faibles (-10 à -20 %) ; moins de 80 % des modèles s’accordent sur une tendance à la baisse sur une bonne moitié du territoire (Figure 21, hachures), rendant cette baisse plus incertaine. Figure 20 : Carte du cumul de précipitations en intersaison (novembre à décembre) sur la période 1991-2020 selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 à la Réunion. Figure 21 : Evolution du cumul de précipitations (en anomalie relative par rapport au passé récent 1991-2020, en %) en intersaison (novembre à décembre) selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. Les hachures délimitent les zones où moins de 80 % de modèles sont en accord sur le signe de l’évolution. Figure 22 : Distribution de l’évolution du cumul de précipitations (en anomalie relative par rapport au passé récent 1991-2020, en %) en intersaison (novembre à décembre) sur l’île de La Réunion (médiane spatiale) dans l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. SécheressesUn premier diagnostic sur les sécheresses peut être réalisé à partir du nombre de jours consécutifs sans pluie. Les périodes les plus longues de jours consécutifs sans pluie à La Réunion en climat récent (1991-2020) s’étendent sur 20 jours environ en médiane spatiale sur le territoire et s’observent pour la plupart en saison sèche, entre mai et novembre, avec des sécheresses plus prolongées sur la côte ouest, sous le vent (Figure 21). Leur durée évoluera peu ou à la marge avec le réchauffement climatique et les modèles ne sont pas en accord à plus de 80 % sur la hausse ou la baisse de la durée de ces épisodes sur l’ensemble du territoire (Figures 22 et 23). Un diagnostic sur l’évolution de leur étendue non seulement temporelle mais aussi spatiale sur le territoire fera l’objet de futures analyses approfondies. La hausse des températures et de l’évapotranspiration pourrait notamment renforcer la sécheresse du sol et des autres composantes hydrologiques. Figure 23 : Carte du nombre maximum de jours sans pluie en saison sèche (mai à novembre) sur la période 1991-2020 selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 à la Réunion. Figure 24 : Evolution du nombre maximum de jours sans pluie (en anomalie par rapport au passé récent 1991-2020) en saison sèche (mai à novembre) selon la médiane de l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement. Les hachures délimitent les zones où moins de 80 % de modèles sont en accord sur le signe de l’évolution. Figure 25 : Distribution de l’évolution du nombre maximum de jours sans pluie (en anomalie par rapport au passé récent 1991-2020) en saison sèche (mai à novembre) sur l’île de La Réunion (médiane spatiale) dans l’ensemble Réunion SocleOM-Climat-2025 pour les niveaux de réchauffement territoriaux associés aux horizons TRACC 2030, 2050 et 2100, respectivement.
Le nombre de cyclones à l’échelle du bassin sud-ouest de l’océan Indien continuera de fluctuer fortement d’une année sur l’autre, et on n’attend pas d’augmentation de leur nombre en moyenne (Knutson et al., 2020, Cattiaux et al. 2020, Leroux et al. 2024). L’intensité moyenne d’un cyclone, définie par le maximum de vent atteint au cours de son cycle de vie, est prévue augmenter dans un climat qui se réchauffe (Knutson et al., 2020, Cattiaux et al. 2020, Leroux et al. 2024). Les simulations indiquent aussi une hausse des pluies cycloniques d’autant plus marquée que le réchauffement est fort.
Cattiaux, J., Chauvin, F., Bousquet, O., Malardel, S., Tsai, C.L., 2020. Projected changes in the Southern Indian Ocean cyclone activity assessed from high-resolution experiments and CMIP5 models. J. Clim. 33 (12), 4975–4991. https://doi.org/10.1175/jcli-d-19-0591.1. Cornillault, E., Peyrille, P., Couvreux, F., & Roehrig, R., 2024. Large‐scale drivers of tropical extreme precipitation events: The example of French overseas territories. Geophysical Research Letters, 51, e2024GL108770. https://doi.org/10.1029/2024GL108770 Cornillault, E., 2025. Thèse d’Erwan Cornillaut : https://theses.fr/s362068 Eyring, V., Bony, S., Meehl, G.A., Senior, C.A., Stevens, B., Stouffer, R.J., Taylor, K.E., 2016. Overview of the coupled model intercomparison project phase 6 (CMIP6) experimental design and organization. Geoscientific Model Develop. 9, 1937–1958. https://doi.org/10.5194/gmd-9-1937-2016. IPCC, 2018: Global Warming of 1.5°C. An IPCC Special Report on the impacts of global warming of 1.5°C above pre-industrial levels and related global greenhouse gas emission pathways, in the context of strengthening the global response to the threat of climate change, sustainable development, and efforts to eradicate poverty. Cambridge University Press, Cambridge, UK and New York, NY, USA, pp. 3-24, doi:10.1017/9781009157940.001 IPCC, 2021. Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA. doi:10.1017/9781009157896. Knutson, T., Camargo, S.J., Chan, J.C., Emanuel, K., Ho, C.H., Kossin, J., Mohapatra, M., Satoh, M., Sugi, M., Walsh, K., 2020. Tropical cyclones and climate change assessment: Part II: Projected response to anthropogenic warming. Bull. Amer. Meteor. Soc. 101, E303–E322. Leroux, M. D., Bonnardot, F., Somot, S., Alias, A., Kotomangazafy, S., Ridhoine, A. O., Veerabadren, P., Amélie.V., Developing climate services for vulnerable islands in the Southwest Indian Ocean: A combined statistical and dynamical CMIP6 downscaling approach for climate change assessment. Climate Services, Volume 34, 2024, 100491, ISSN 2405-8807, https://doi.org/10.1016/j.cliser.2024.100491 PNACC-3 : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/20241025_DP_PNACC3.pdf Ribes, A., Boé, J., Qasmi, S., Dubuisson, B., Douville, H., and Terray, L., 2022, An updated assessment of past and future warming over France based on a regional observational constraint. Earth Syst. Dynam., 13, 1397–1415. doi.org/10.5194/esd-13-1397-2022 Ribes, A., Qasmi, S., and Gillett, N. P., 2021, Making climate projections conditional on historical observations. Sci. Adv., 7, eabc0671. doi.org/10.1126/sciadv.abc0671 |
|