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Le climat futur de la France selon les niveaux de réchauffement de la Trajectoire de Réchauffement de Référence pour l’Adaptation au Changement Climatique (TRACC)
Trois niveaux de réchauffement planétaire (Monde) sont pris en compte par la TRACC et illustrés ici : +1.5°C, +2°C et +3°C par rapport à l’ère pré-industrielle, correspondant à des valeurs moyennes de réchauffement pour la France métropolitaine (Fr-Met) respectivement de +2°C, +2.7°C et +4°C. Le climat futur de la France pour chaque niveau de réchauffement est présenté à travers les évolutions de quelques indicateurs synthétiques, où les changements correspondent à des écarts pour les températures (°C) et des écarts relatifs pour les précipitations (%) par rapport à la période de référence 1976-2005. Le tableau ci-dessous rappelle les correspondances entre réchauffement planétaire et France, ainsi qu’entre la référence préindustrielle et la période 1976-2005.
Tableau 1 : Lignes 1 : niveaux de réchauffement planétaire par rapport à la période pré-industrielle. Lignes 2 et 3 : niveaux de réchauffement correspondants sur la France métropolitaine par rapport à la période pré-industrielle et par rapport à 1976-2005 (d’après Ribes et al. 2021 et 2022). Les indicateurs représentés ci-dessous sont les suivants : • températures moyennes : année, hiver (décembre, janvier et février) et été (juin, juillet et août) ; • cumul de précipitations : année, hiver et été ; • extrêmes : nombre de jours de très fortes températures (température maximale ≥ 35 °C), nombre de nuits tropicales (température minimale ≥ 20 °C) , et précipitations intenses (99e quantile du cumul de précipitations quotidien) Pour chaque indicateur, la carte issue de la médiane des 17 projections climatiques de l’ensemble « Explore2 - ADAMONT » sélectionnées (au centre) est encadrée par les cartes “minimum” (en bas) et “maximum” (en haut) indiquant en chaque point de grille la valeur la plus basse et la valeur la plus haute de l’ensemble des projections sélectionnées. Les valeurs minimales et maximales de chaque carte sont indiquées en dessous. Les résultats sont aussi présentés sous forme de tableau en indiquant la valeur médiane pour chacune des cartes produites (à l'exception des températures moyennes annyelles fixées par la TRACC). Un commentaire est proposé par indicateur pour faciliter l’interprétation des résultats.
1.1 - Température moyenne annuelleMonde : Niveau de réchauffement planétaire (référence préindustrielle 1850-1900) Fr-Met : Réchauffement France (référence début 20e siècle 1900-1930) Mais toutes les cartes sont présentées par rapport à la référence historique DRIAS 1976-2005
Figure 1 : Cartes des écarts de température moyenne annuelle (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes. Commentaire : Quel que soit le niveau de réchauffement considéré, l’évolution des températures par rapport à la référence 1976-2005 n’est pas uniforme sur le pays. Une différence de l’ordre de 0.5°C à 1°C apparaît entre le nord-ouest (plus frais), et le quart sud-est et les zones de montagne, (plus chaudes).
1.2 - Température moyenne en hiver
Figure 2 : Cartes des écarts de température moyenne en hiver (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 2 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentés la valeur médiane des écarts de la température moyenne en hiver (référence 1976-2005) à l'échelle de la France métropolitaine*. *Les valeurs à l’échelle de la France métropolitaine correspondent à des médianes spatiales calculées sur l’ensemble des points de grille de la France métropolitaine, à partir des cartes des 17 projections individuelles. Cette étape intervient en amont du calcul des produits de distribution multi-modèles (minimum, médiane, maximum sur l’ensemble des modèles). Commentaire : Le réchauffement projeté en hiver est légèrement moins fort que celui attendu en moyenne annuelle : jusqu'à -0,4°C de moins pour la valeur médiane en réchauffement planétaire +3°C. Les structures spatiales du réchauffement sont les mêmes qu’au niveau annuel avec une hausse légèrement plus marquée sur le sud-est et les zones de montagnes, et moindre dans le nord-ouest.
1.3 - Température moyenne en été
Figure 3 : Cartes des écarts de température moyenne en été (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 3 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentés les valeurs médianes des écarts de la température moyenne en été (référence 1976-2005) à l'échelle de la France métropolitaine. Commentaire : Le réchauffement projeté en été est légèrement supérieur à ce qui est attendu en moyenne annuelle : jusqu'à 0,6°C de plus pour la valeur médiane en réchauffement planétaire +3°C. Les structures spatiales du réchauffement sont les mêmes qu’au niveau annuel avec une hausse légèrement plus marquée sur le sud-est et les zone de montagnes, et moindre dans le nord-ouest.
2.1 - Cumul annuel de précipitation
Figure 4 : Cartes des écarts relatifs de cumul annuel de précipitation (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 4 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentées les valeurs médianes de l’écart relatif du cumul annuel de précipitation (référence 1976-2005) à l'échelle de la France métropolitaine. Commentaire : Malgré une valeur médiane légèrement positive, l’évolution du cumul annuel de précipitation est marquée par une forte incertitude avec des valeurs évoluant globalement entre -10 % au minimum et +17% au maximum selon les niveaux de réchauffement. L’incertitude sur le signe de l’évolution est plus marqué sur la moitié sud que sur la moitié nord où la tendance à la hausse prédomine. L’évolution du cumul annuel de précipitation est peu sensible au niveau de réchauffement même si on constate une accentuation des incertitudes, à la hausse et à la baisse pour un réchauffement planétaire de +3°C.
2.2 - Cumul hivernal de précipitation
Figure 5 : Cartes des écarts relatifs de cumul hivernal de précipitation (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 5 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentées les valeurs médianes de l’écart relatif du cumul hivernal de précipitation (référence 1976-2005)à l'échelle de la France métropolitaine. Commentaire : Pour le cumul hivernal de précipitation, la tendance dominante est à la hausse sur la France avec une valeur médiane de +12% avec un niveau de réchauffement de +1,5°C, dépassant +15% pour des réchauffements plus forts. Pour autant, le signal n’est pas uniforme au niveau national avec des hausses plus fortes sur le nord et l’est du pays et moindre dans le sud du pays. L'incertitude est forte sur l'ensemble du pays pour le réchauffement de +1.5°C, puis se limite notamment au littoral Méditerranéen et au relief des Alpes et Pyrénées pour les autres niveaux de réchauffement.
2.3 - Cumul estival de précipitation
Figure 6 : Cartes des écarts relatifs de cumul estival de précipitation (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 6 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentées sur chaque ligne, les valeurs médianes de l’écart relatif du cumul estival de précipitation sur la France (référence 1976-2005) pour la France métropolitaine. Commentaire : Pour le cumul estival de précipitation, la tendance dominante est à la baisse sur la France avec une valeur médiane de -5% avec un niveau de réchauffement planétaire de +1.5°C, s’abaissant jusqu’à -20% pour un réchauffement planétaire de +3°C. Le signal n’est pas uniforme au niveau national avec une tendance à la baisse qui se renforce par le sud-ouest à partir du réchauffement planétaire de +2°C.
3.1 - Températures caniculaires (Tmax sup à 35°C)
Figure 7 : Cartes des écarts de nombre jour avec température maximale supérieure à 35°C (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 7 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentées sur les valeur médianes de l’écart de nombre jour avec température maximale supérieure à 35°C (référence 1976-2005) sur la France métropolitaine. Commentaire : Le nombre de journées caniculaires se renforce avec le réchauffement avec une hausse atteignant 9 jours en moyenne et jusqu’à 36 jours au niveau de réchauffement planétaire de +3°C. Cette augmentation concerne en priorité les régions méridionales et gagne par la suite l’ensemble du pays hors zones de montagne et littoral de la Manche.
3.2 - Nuits tropicales (Tmin sup à 20°C)
Figure 8 : Cartes des écarts de nombre jour avec température minimale supérieure à 20°C (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 8 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentées sur chaque ligne, les valeurs médianes de l’écart de nombre jour avec température minimale supérieure à 20°C (référence 1976-2005), ainsi qu’entre crochet, les valeurs minimales et maximales locales de ces valeurs. Commentaire : Le nombre de nuits tropicales se renforce avec le réchauffement avec une hausse atteignant 24 jours en moyenne et jusqu’à 74 jours au niveau de réchauffement planétaire de +3°C. Cette augmentation concerne en priorité les régions méridionales (Méditerranée, vallée du Rhône et de la Garonne) et gagne par la suite l’ensemble du pays hors zone de montagne.
3.3 - Pluies extrêmes (99e quantile annuel de la précipitation quotidienne*)*Le quantile 99 est la valeur qui est dépassée dans 1% dans des cas.
Figure 9 : Cartes des écarts du 99e quantile de la pluie quotidienne annuelle (référence 1976-2005). Les valeurs entre crochets indiquent les valeurs minimales et maximales locales de chacune des cartes.
Tableau 9 : Pour chaque niveau de réchauffement (planétaire et France), sont représentées les valeurs médianes de l’écart du 99e quantile de la pluie quotidienne annuelle (référence 1976-2005) pour la France métropolitaine. Commentaire : Pour les précipitations quotidiennes extrêmes, la tendance dominante est à la hausse sur la France avec une valeur médiane proche de +10% et des maxima au-delà de +20%, se renforçant légèrement avec le niveau de réchauffement. Cette évolution n’est pas uniforme au niveau national avec des hausses plus fortes sur le nord du pays, se généralisant en dehors des régions méridionales pour un niveau de réchauffement planétaire de +3°C. L’incertitude reste marquée (écart de signe entre valeurs minimales et maximales) sur la moitié sud du pays quel que soit le réchauffement.
Signalement : Les cartes de changement de température pour le couple NorESM1-M / WRF381P montrent des valeurs fortes sur certains points localisés le long des côtes. Ces valeurs semblent aberrantes et sont possiblement liées à un problème d'interpolation entre des points situés sur terre et sur mer. Des travaux sont en cours pour comprendre et résoudre ce problème. |
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