Accompagnement > Diagnostics climatiques > Extrêmes et changement climatique
De nombreux événements météorologiques ou climatiques extrêmes ont ponctué la dernière décennie en France. Ces phénomènes ont parfois été « sans précédent connu », comme la vague de chaleur de 2003 engendrant des impacts nouveaux auxquels la société n’est pas préparée. S’il est difficile de relier directement ces événements au changement climatique, en revanche, les projections climatiques pour le milieu ou la fin du siècle montrent une évolution de la fréquence ou de l’intensité de plusieurs types d’événements (vagues de chaleur, sécheresses, précipitations intenses notamment) sans montrer de signal significatif pour d’autres (tempêtes notamment).
Observe-t-on sur le passé récent une tendance de long terme des caractéristiques des événements extrêmes ? Ces événements, ou bien l’évolution de leurs caractéristiques, sont-ils seulement d’origine naturelle ou en partie liés aux activités humaines ? Comment les phénomènes observés peuvent-ils se comparer aux projections du climat futur ? Les réponses à ces questions sont cruciales pour anticiper les risques à venir et préparer les politiques d’adaptation liées aux extrêmes. En effet, les événements extrêmes engendrent des dommages importants de façon transversale et simultanée dans différents secteurs de l’économie, de la santé ou de l’environnement. Ils ont parfois servi de déclencheurs de nouvelles politiques d’adaptation (par exemple le plan canicule en 2003). Une meilleure compréhension et interprétation des causes de ces aléas dans un cadre climatique évolutif permettrait de mieux les anticiper au lieu de subir leurs conséquences. Le lien au changement climatique pour la plupart de ces événements reste à étudier. Pourtant nous ne partons pas de rien. En effet, d’une part, un nombre croissant d’études s’intéressent actuellement à la détection et à l’attribution des changements climatiques, des événements extrêmes et de leurs conséquences éventuelles. Il s’agit de déterminer si l'évolution des statistiques (fréquence, amplitude) d'un type d'événement (par exemple la probabilité d’observer une vague de chaleur ou la fréquence de précipitations intenses) peut être expliquée par la seule variabilité interne du climat, et si ce n'est pas le cas, d'évaluer les contributions au changement détecté de différents facteurs externes, qu'ils soient anthropiques (par exemple les gaz à effet de serre ou les particules de pollution atmosphérique) ou naturels (par exemple l'activité solaire ou volcanique). Les méthodes actuelles reposent souvent sur la comparaison de simulations climatiques avec et sans les facteurs suspectés. D'autre part, plus récemment, l'attention s'est portée sur l'attribution d'événements singuliers. Il s'agit dans ce cas d'étudier spécifiquement un événement observé et d'estimer comment les facteurs externes ont pu modifier la probabilité d'occurrence des événements du même type. Le terme d'attribution est ici à manier avec prudence, car il ne s'agit pas d'affirmer que l'événement n'aurait pas eu lieu en l'absence du forçage anthropique, par exemple, mais d'indiquer s'il est devenu plus ou moins probable à cause de ce forçage.
Dans ce contexte, le projet Extremoscope (2013-2016), soutenu par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, avait pour but d'accroître la connaissance des événements extrêmes en France et leur lien au changement climatique. Plusieurs événements extrêmes ont été étudiés au cours du projet en fonction notamment de la disponibilité de données historiques homogènes et fiables (vagues, de chaleur, vagues de froid, sécheresses ou précipitations intenses). Aboutissant à l'édition de fiches descriptives des événements météorologiques ou climatiques étudiés au cours du projet. Le travail sur le lien entre événements extrêmes et changement climatique se poursuit dans le cadre d'une nouvelle convention (2017-2020) avec le Ministère de la Transition écologique et solidaire pour développer un démonstrateur de service fournissant des informations pertinentes pour la compréhension, par le public et les parties prenantes, des extrêmes climatiques et de leur lien avec le changement climatique anthropique.
Cet objectif s'appuiera sur les travaux menés lors du projet Extremoscope. Il se déclinera en trois tâches séparées : - le développement et l'application des méthodes pouvant être utilisées au sein du service - la production de l'information sur les événements singuliers - la mise en oeuvre pratique d'un démonstrateur du service
Rapport de l'ONERC (2018) : "Les événements météorologiques extrêmes dans un contexte de changement climatique " Le projet Extremoscope
Analyse d'évènements récents
Une partie du projet Extremoscope (2013-2016), était de développer des techniques innovantes pour traiter de façon systématique la question d'attribution d'événements singuliers, et pour ce faire, d'évaluer dans quelle mesure la probabilité d'occurrence d'un événement climatique a pu et/ou pourra évoluer sous l'influence d'un forçage externe....
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