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Ce démonstrateur permet la visualisation et le téléchargement de données de l'élévation du niveau de la mer. Ceci comprend :
- Les données du 5e rapport du GIEC (2013)
- Les données du rapport spécial du GIEC "Océan et cryosphère dans un climat en évolution" (2014)
- Des données optimistes, correspondant à un cas de faible sensibilité des calottes de glace au réchauffement climatique :
- Des données pessimistes, correspondant à une fonte rapide des calottes de glace du Groenland et de l'Antarticque
- Un outil interactif permettant la réalisation de scénarios à partir d'hypothèses sur les contributions.
Ce site est réalisé avec le soutien des projets ERA4CS, ECLISEA et INSeaPTION. Il utilise les données du Integrated Climate Data Center ICDC of the University of Hamburg et de l’IPCC.
L’élévation du niveau de la mer observée depuis la fin du 19e siècle est une conséquence du changement climatique induit par les émissions de gaz à effets de serre (GIEC : Oppenheimer et al., 2019 ; Figure 1). En se réchauffant, le climat cause une expansion thermique des océans et la fonte des glaciers de montagne. Par ailleurs, on observe une accélération des processus de fonte des calottes glaciaires depuis le début des années 2000. D’autres phénomènes tels que les extractions d’eaux souterraines, la construction de barrages, les déformations de la terre solide, les variations de salinité et la circulation océanique ont des effets globaux ou régionaux, qui, sans être négligeables, restent souvent d’un ordre de grandeur inférieur (Figure 2).
Figure 1 : Observations et projections de l’élévation du niveau de la mer globales. Données : GIEC, 2019 (Oppenheimer et al., 2019) ; Dangendorf et al., 2019.
Au cours du 21e siècle, l’élévation du niveau de la mer se poursuivra : les taux d’évolution pourront être stabilisés si les politiques de réduction d’émissions de gaz à effets de serre aboutissent (exemple : courbe bleue de la Figure 1, correspondant au scénario RCP2.6). En revanche, elle s’accélérera en cas de dépassement du seuil des 2°C mentionné dans l’accord de Paris, d’autant plus rapidement que les émissions de gaz à effets de serre seront importantes (exemple : courbe rouge de la Figure 1, correspondant au scénario RCP8.5). Les scénarios du de la Figure 1 sont ceux présentés dans le rapport du GIEC de 2019. Ils indiquent une fourchette vraisemblable jusqu'à 2100, qui n'excluent pas des valeurs supérieures. Les scénarios excédant le mètre en 2100 supposent une contribution des calottes de glace de l'Antarctique ou du Groenland. Il n'est pas possible aujourd'hui d'exclure de tels scénarios, quels que soient les scénarios de changement climatique considérés (Stammer et al., 2019).
Figure 2 : processus à l’origine des variations du niveau marin. (Source : Cazenave et Le Cozannet, 2014).
Le niveau de la mer ne s'élèvera pas de manière uniforme : au contraire, il présentera une forte variabilité « régionale » (i.e. à l’échelle du globe ou d’un océan) due au réchauffement inhomogène de l'océan et aux déformations de la terre solide, du champ de gravité et des paramètres orbitaux de la terre. L’outil : https://sealevelrise.brgm.fr permet d’apprécier ces différences.
Les conséquences du changement climatique et de l’augmentation du niveau de la mer qui en résulte sont multiples. On peut toutefois retenir les principales conclusions du rapport Jouzel sur l’évolution climatique en France :
• Pour les submersions marines : l’aggravation des submersions marines est la conséquence la plus immédiate de l’élévation du niveau de la mer, même si localement d’autres facteurs interviennent. Outre la submersion « permanente » de certaines zones basses, les submersions « temporaires » à marée haute et lors d’événements de tempête sont amenées à s’aggraver.
• Pour l’érosion côtière : une part significative des côtes, notamment des plages sableuses, est en recul dans le monde. Les effets de l’élévation du niveau de la mer sur le trait de côte sont aujourd’hui difficiles à quantifier, mais ils sont potentiellement très importants.
• Pour les intrusions salines : l’augmentation du niveau marin pourrait accentuer l’extension des intrusions salines dans les eaux souterraines côtières. De nombreuses incertitudes demeurent cependant, du fait de la complexité des processus en jeu et de la spécificité locale de ces nappes littorales.
• Pour les infrastructures côtières et portuaires : les méthodes de dimensionnement devront être revues et adaptées pour intégrer les conséquences et les incertitudes sur l’élévation du niveau de la mer. Certains ouvrages pourraient devoir être rehaussés de plusieurs mètres pour conserver leur efficacité.
Cazenave, A., Le Cozannet, G. (2014) : "Sea level rise and its coastal impacts." Earth's Future 2, no. 2 : 15-34. https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/2013EF000188
Dangendorf, Sönke, Carling Hay, Francisco M. Calafat, Marta Marcos, Christopher G. Piecuch, Kevin Berk, and Jürgen Jensen (2019) : "Persistent acceleration in global sea-level rise since the 1960s." Nature Climate Change 9, no. 9 : 705-710. https://www.nature.com/articles/s41558-019-0531-8
Oppenheimer, M., B.C. Glavovic , J. Hinkel, R. van de Wal, A.K. Magnan, A. Abd-Elgawad, R. Cai, M. Cifuentes-Jara, R.M. DeConto, T. Ghosh, J. Hay, F. Isla, B. Marzeion, B. Meyssignac, and Z. Sebesvari, (2019) : Sea Level Rise and Implications for Low-Lying Islands, Coasts and Communities. In: IPCC Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate [H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, V. Masson-Delmotte, P. Zhai, M. Tignor, E. Poloczanska, K. Mintenbeck, A. Alegría, M. Nicolai, A. Okem, J. Petzold, B. Rama, N.M. Weyer (eds.)]. In press. https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/3/2019/11/08_SROCC_Ch04_FINAL.pdf