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L’essentiel
Du 14 au 18 septembre 2020, la France a connu une vague de chaleur remarquable pour la saison. Afin de mieux comprendre et mettre en perspective cet épisode météorologique, les climatologues de Météo France ont évalué l'impact du changement climatique dans la probabilité qu'un tel événement se reproduise à l’avenir. Les résultats montrent que ces mêmes épisodes de chaleur tardive seront à la fois plus intenses et plus probables à l'horizon 2040.
Il en ressort notamment que :
• Dans le climat actuel, l'événement que nous venons de vivre est peu fréquent, avec une durée de retour de l'ordre de 12 ans (estimation entre 6 et 27 ans).
• Dans un climat non modifié par l’homme, cette vague de chaleur aurait été très peu probable avec une durée de retour de l’ordre de 150 ans (estimation entre 40 et 1500 ans). Le changement climatique a ainsi rendu cet événement environ 12 fois plus probable (estimation entre 5 et 100).
• L’épisode aurait également été approximativement de +1,5 °C (estimation entre 1°C et 2.1°C) moins chaud s’il s’était produit dans un climat non modifié.
• Les projections à l’horizon 2040 montrent qu’une telle vague de chaleur deviendra 3 fois plus probable (estimation 2 à 4) et que son intensité pourrait encore être augmentée de +1°C (estimation 0.7°C à 1.6°C) supplémentaire ! Ainsi, en 2040, un évènement aussi probable que celui de Septembre 2020 serait du niveau de ceux rencontrés actuellement au cœur de l’été.
Pour arriver à ses résultats, les scientifiques ont comparé le climat observé aujourd'hui lors des 5 jours les plus chauds de cet épisode avec le climat tel qu'il aurait été sans avoir été modifié par l'activité humaine.
Cet exercice s’inscrit dans le cadre des programmes nationaux (1) et internationaux (2) auquel Météo France participe. L’intégralité de l’étude est disponible sur le site du DRIAS.
L'événement
La vague de chaleur tardive sur la France de mi Septembre 2020 s’est étendue sur plusieurs jours avec des valeurs élevées de température maximale mais aussi parfois de température minimale. Afin de caractériser au mieux cet évènement, l’indicateur retenu (TMX5) considère la température moyenne sur 5 jours. On a observé en septembre 2020 une valeur record de 23,4°C sur la période du 14 au 18 septembre.
Comment un tel événement est-il lié au changement climatique ?
Pour évaluer les effets du changement climatique sur cet évènement, les climatologues de Météo France considèrent un grand nombre de simulations climatiques couvrant l'ensemble de la période historique depuis 1850. À partir de ces simulations, est estimé la probabilité d'observer en 2020 une vague de chaleur au moins aussi forte que celle effectivement observée. Le calcul est fait alternativement dans le monde factuel (incluant l'influence humaine) et dans le monde contrefactuel (sans perturbation humaine du climat). Sont alors comparés les deux probabilités obtenues pour quantifier l'importance de l'influence humaine. Le même procédé est utilisé pour évaluer l'impact sur l'intensité, cette fois-ci en raisonnant à probabilité d'occurrence donnée. Les climatologues s’interrogent enfin sur l’évolution future de ce type d’évènement en utilisant des projections climatiques, c'est-à-dire des simulations couvrant le futur (souvent le 21ème siècle), avec une certaine hypothèse sur l'évolution des concentrations atmosphériques des gaz à effet de serre. À noter que l'influence du scénario est limitée pour les 20 prochaines années mais nettement plus sensible au-delà. Les analyses sont donc souvent limitées à l’échéance 2040.
Pour en savoir plus :
Téléchargez le rapport scientifique (vFr) : Rapport sur l'attribution de la vague de chaleur de la mi-septembre 2020
(1) Convention services climatiques soutenu par le Ministère de la Transition Ecologique
(2) Service Attribution du Copernicus Climate Change Services