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Cette note présente les principaux résultats sur l’impact du changement climatique dans le domaine des feux de forêt et végétation établi à partir des projections climatiques de l’ensemble DRIAS-2020.
Les conditions de propagation et d’intensité des feux de forêt étant fortement liées aux conditions météorologiques, l’Indice Feu Météorologique (IFM) caractérise ainsi la propension d’un feu de forêt à s’aggraver et se propager sous l’influence des conditions météorologiques. Il est calculé à partir de données météorologiques simples : température, humidité de l’air, vitesse du vent et cumul de précipitations. Ces données alimentent un modèle numérique qui simule l’état hydrique de la végétation et le danger météorologique quotidien d’incendie qui en découle.
Cette méthode physique de modélisation, élaborée dans les années 1970 par Van Wagner, consiste à caractériser les conditions météorologiques pouvant donner lieu à des incendies via le calcul de l’IFM. Cette méthode, présentée dans la figure 1 ci-dessous comporte l’évaluation de six indices.
Figure 1 : Présentation de la méthode de canadienne - calcul à 12h.
Trois sous-indices permettent de déterminer la teneur en eau (c’est-à-dire la quantité d’eau liquide présente dans un échantillon de matière) des couches de combustibles du sol ayant des vitesses de dessèchement différentes (Indice du Combustible Léger, Indice d’Humus, et Indice de Sécheresse).
Deux autres permettent de prévoir le comportement d’un feu potentiel via la quantification de la vitesse de propagation et de la quantité de combustible brûlable (Indice de Propagation Initiale, Indice de Combustible Disponible).
L’indice final, l’IFM, présenté dans cette note est un indicateur d’ambiance qui permet de mesurer l’intensité du feu.
Dans la formule originelle de la méthode canadienne, le calcul de l’IFM ne repose donc que sur quatre paramètres météorologiques calculés à 12 TU (humidité, température, cumul de pluie sur 24 heures, et la vitesse moyenne du vent).
En tant qu’indice de synthèse intégrant les influences des différentes conditions météo, l’IFM se révèle être un très bon indicateur d’évaluation de la sensibilité feu météorologique dans une approche de suivi à long terme l’évolution des conditions feu météo.
En première approche, il est possible de considérer l’évolution moyenne de l’IFM sur des périodes annuelles ou saisonnières. Néanmoins, de telles statistiques présentent l’option de combiner des périodes relativement disparates en termes de climatologie d’IFMs, ou de ne pas totalement rendre compte des périodes homogènes d’un point de vue climatologie feu météorologique.
Pour pallier ces inconvénients, cette étude s’appuiera sur :
- l’introduction de 2 ‘saisons feu’ : une saison feu estivale, courant du mois de mai au mois d’octobre, et une saison feu hivernale : de décembre à mars, sur lesquelles il sera possible de calculer des statistiques cohérentes et homogènes.
- on privilégiera également l’utilisation de cet indice au travers du décompte des nombres de jours de dépassement de seuils, permettant ainsi de valoriser les situations d’indices feux les plus importants. Basé sur les expériences précédentes et certaines utilisations dans les assistances opérationnelles France ou internationale, on propose sur DRIAS les seuls IFM ≥ 20, 40 et 60.
On considère ici d’abord le pas de temps annuel pour l’indicateur « nombre de jours avec IFM>=40.
A l’instar du rapport DRIAS-2020, on présente dans un premier temps la dynamique temporelle (horizons temporels proche, médian et lointain) avec le scénario climatique RCP8.5 correspondant à des émissions GES fortes (voir Figure 2).
Figure 2 : Cartes des écarts de nombres annuels de jours IFM ≥ 40 pour le RCP8.5, par horizon temporel et selon les paramètres de la distribution C5, C50 et C95.
En considérant maintenant les 3 scénarios ainsi que les médianes et percentiles de la distribution des différents modèles, on obtient le tableau 2 suivant à l’horizon « fin de siècle ».
Figure 3 : Cartes des écarts de nombres annuels de jours IFM ≥ 40 a l’horizon fin de siècle pour les trois RCP et selon les paramètres de la distribution C5, C50 et C95.
On présente ensuite dans le tableau 1 l’évolution du nombre annuel moyen de jours avec l’IFM supérieur aux seuils 20, 40 et 60 pour les différents horizons temporels et les 3 scénarios climatiques avec les valeurs Ce tableau permet de compléter l’analyse des cartes des écarts des indicateurs feux végétation vivante en témoignant de l’augmentation du nombre de jours de sensibilité feu météorologique au fil des horizons, mais également selon les scenarios. En effet, l’appréciation du nombre de jours en valeur brute permet de renseigner de l’importance de l’augmentation relative.
Table 1 : Nombres moyens annuels de dépassement des diagnostics de danger végétation vivante – Horizon de référence + 3 RCP & 3 horizons & percentiles de la distribution (sous la forme C50 [C05;C95] ).
On peut noter d’abord que quels que soient les simulations, échéances ou indices, le nombre de jour avec IFM élevé est en augmentation et le nombre de jour avec IFM>=40 est multiplié par deux en scénario de forte émission en milieu de siècle et par quatre en fin de siècle. On observe par ailleurs une assez bonne cohérence sur les évolutions des RCP4.5 et RCP8.5, le RCP8.5 anticipant d’un horizon (ou de quelques percentiles) les projections de RCP4.5.
On observe aussi des cartes et du tableau ci-dessus une forte incertitude, tant par l’analyse du RCP 2.6 que par la prise en compte du centile 05 de la distribution.