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Du fait de l’augmentation des températures et de l’évolution induite du cycle de l’eau, le changement climatique a des impacts importants dans le domaine des risques naturels : inondation, avalanche, retrait gonflement des argiles, tempêtes et cyclones, feux de forêt…
Dans le domaine des feux de forêt nous avons tous en tête les images épouvantables de l’hiver 2019-2020 en Australie.
En France aussi (métropole et outre mer) les feux de forêts constituent un risque important avec des enjeux économiques forts. Ce risque est d’ailleurs parfaitement identifié dans le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique promulgué en 2018. L’étude de ce risque lié au changement climatique est ancienne, Dès 2009, Météo-France a été chargé par la mission sur l'extension éventuelle des zones à risque élevé d'incendie de forêt de caractériser l'évolution passée et future du risque feu de forêt sur la France.
Le projet IFM2009 :
Les objectifs :
Caractériser grâce à une valeur numérique : l'indice forêt météo (IFM), le danger météorologique d'incendie au pas de temps quotidien en synthétisant le danger d'éclosion et le danger de propagation.
Les résultats des simulations françaises :
En 2010, Météo-France a réalisé un rapport sur l’impact du changement climatique sur l'IFM dans le cadre de la mission interministérielle sur l’extension des zones sensibles aux incendies de forêts.
Les chercheurs ont pour cela utilisé une réanalyse atmosphérique (SAFRAN) sur la période passée et un modèle climatique (ARPÈGE-Climat) pour suivre l’évolution de l'IFM de 1958 à l’horizon 2100. Les simulations montrent une augmentation constante de la fréquence des jours présentant un danger météorologique de feux de forêts, ainsi qu’un allongement de la saison propice aux incendies (elle débuterait plus tôt au printemps pour se terminer plus tardivement en automne). L’extension des territoires exposés à ce danger devrait également progresser vers le nord de la France.
La valeur moyenne de l'IFM a augmenté de 18 % entre la période 1961-1980 et la période 1989-2008. À l’horizon 2040, l'IFM moyen devrait progresser de 30 % par rapport à la période 1961-2000. Certaines simulations montrent que cette augmentation pourrait atteindre jusqu’à 75 % d’ici 2060. À cette échéance, une année comme 2003 deviendrait ainsi la norme en matière de danger météorologique de feux de forêts.
Les chercheurs de Météo-France ont ensuite croisé ce danger météorologique de feux avec les cartographies de vulnérabilités aux feux de forêts des principaux peuplements forestiers, établies par l’Office national des forêts (ONF) et l'Inventaire forestier national (IFN). Des cartes de sensibilité potentielle aux incendies de forêts estivaux aux horizons actuel (1989-2008) et moyen terme (2031-2050) ont ainsi été établies.
Le rapport de la mission interministérielle : Changement climatique et extension des zones sensibles aux feux de forêts.